Lot n° 88
Eugène Louis LAMI (Paris, 1800-1890), entourage de.
Le maréchal Lannes mortellement blessé près d'Essling le 22 mai 1809.
Huile sur toile, portant un monogramme en bas à droite “E. L.”.
Au revers, une note manuscrite sur papier contrecollée sur carton, raconte : “Esquisse représentant l’entrevue de Napoléon Ier avec le m(aréch)al Lannes après la Bataille de Wagram. En mourant, le Maréchal, contrairement à ce que rapporte l’histoire, dit ces paroles à l’empereur : avec votre ambition insatiable, nous y passerons tous. C’est en entendant ce récit par un officier général, son beau-frère, qu’Eugène Lami a composé cette esquisse le jour anniversaire de sa 20ème année. Renseignement avoué en son atelier par l’auteur le mardi 1er mars 1887, qui a signé ce même jour de ses initiales E. L.”. Rentoilée.
Dans un cadre en bois doré et stuqué à décor de frises de fleurettes stylisées.
H. 21 x L. 31 cm. Cadre : H. 36 x L. 46 cm.
Oeuvre en rapport
Albert-Paul Bourgeois, Le Maréchal Lannes mortellement blessé près d’Essling le 22 mai 1809, huile sur toile, 1810, Château de Versailles (inv. MV 1564).
Historique
Dixième Bulletin de la Grande Armée, Ebersdorf, 23 mai 1809 :
« Le soir, l'ennemi reprit les anciennes positions qu'il avait quittées pour l'attaque, et nous restâmes maîtres du champ de bataille. Sa perte est immense. Les militaires dont le coup d'œil est le plus exercé ont évalué à plus de 12.000 les morts qu'il a laissés sur le champ de bataille. Selon le rapport des prisonniers, il y a eu 23 généraux et 60 officiers supérieurs tués ou blessés. Le feld-maréchal lieutenant Weber, 1.500 hommes et 4 drapeaux sont restés en notre pouvoir. La perte de notre côté a été considérable: nous avons eu 1.100 tués et 3.000 blessés. Le duc de Montebello a eu la cuisse emportée par un boulot, le 22, sur les six heures du soir. L'amputation a été faite et sa vie est hors de danger. Au premier moment on le crut mort : transporté sur un brancard auprès de l'empereur, ses adieux furent touchants.
Au milieu des sollicitudes de cette journée, l'empereur se livra à la tendre amitié qu'il porte depuis tant d'années à ce brave compagnon d'armes. Quelques larmes coulèrent de ses yeux, et se tournant vers ceux qui l'environnaient : « Il fallait, dit-il, que dans cette journée mon cœur fût frappé par un coup aussi sensible, pour que je pusse m'abandonner à d'autres soins qu'à ceux de mon armée. » Le duc de Montebello avait perdu connaissance : la présence de l'empereur le fit revenir ; il se jeta à son cou en lui disant : “Dans une heure vous aurez perdu celui qui meurt avec la gloire et la conviction d'avoir été et d'être votre meilleur ami”. »
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