Estimez gratuitement le prix du transport

1 lot à livrer

• Lot n° 115 Maternité aux quatre enfants Statuette représentant une figure féminine assise en tailleur, allaitant deux enfants agrippés à sa poitrine, tandis que deux autres, lovés autour de sa tête, se dressent sur ses épaules, leurs corps fusionnés à celui de la mère. Cette disposition exceptionnelle crée une composition dynamique et équilibrée, où la multiplicité des figures exprime visuellement le lien indissoluble entre la mère et sa progéniture. Terre cuite Djenné, XIe – XVIe siècle (selon test TL) H. 42 cm Test de thermoluminescence : Alliance Science Art 11271 du 4 décembre 1993 Provenance : Jean-Noël, Lyon Patrick Girard, Lyon Lionel et Elizabeth Sergent Alexandra Martin-Blasselle, Nîmes Collection Liliane et Michel Durand-Dessert Publication : Bernard de Grunne, Djenné-Jeno. 1000 ans de sculpture de terre cuite au Mali, Bruxelles, Fonds Mercator, 2014, s.p., fig. 28 Bibliographie comparative : L’Art africain, Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat, Lucien Stéphan, Éditions Mazenod, Paris, 1988, p. 62, n° 18. Selon Bernard de Grunne, des femmes pouvaient faire des offrandes devant ces maternités pour formuler des requêtes liées à la fécondité, la protection de la grossesse ou la naissance de jumeaux. Ce type de représentation, où les enfants sont figurés comme des adultes miniatures, dépasse la simple fonction biologique et renvoie à une entité tutélaire incarnant la protection collective. Les figures tenaient un rôle rituel, agissant comme intercesseurs ou médiateurs dans le cycle de la vie. Cette œuvre se distingue par la richesse de sa composition, évoquant une double naissance démultipliée, rare dans les corpus connus. Fusionnant force symbolique et maîtrise formelle, elle incarne un archétype universel au cœur des cosmogonies africaines. Des parallèles peuvent être établis avec certaines divinités féminines de la Mésopotamie ou de la Syrie antique, telles que Ninhursag ou Atargatis, associées à la fertilité et à la fondation de lignées. Ces figures nourricières, protectrices et régulatrices du cycle de la vie, révèlent la permanence de ce thème dans l’histoire des civilisations. À Djenné, carrefour ancien des échanges culturels sahéliens, cette maternité témoigne d’une conception élargie de la fécondité comme principe fondateur d’un ordre social et cosmique.