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  • Lot n° 29 École française d’époque Restauration, circa 1816. L’Embarquement de la duchesse de Berry (1798-1870) sur le canot royal vers Marseille. Pierre noire sur papier. Porte le cachet de la collection Jean Thesmar au tampon bleu “J.TH” en bas à droite. H. 47 x L. 70 cm. Provenance Ancienne collection Jean Thesmar (1900-1982), expert et collectionneur de dessins pré-1830 (inv. n° Lugt L.1544a). Historique Un mariage providentiel En 1816, Louis XVIII (1755-1824) est sur le trône de France après une première restauration de la monarchie. Le frère de feu Louis XVI entend rétablir de manière pérenne la dynastie Bourbon. Cependant il se heurte à un problème successoral qui fragilise le régime rétabli. En effet, le Roi, veuf depuis 1810, n’a pas d’enfants. Son frère, le comte d'Artois, futur Charles X (1757-1836), également veuf depuis 1805, a deux fils susceptibles de perpétuer la dynastie. L'aîné, le duc d'Angoulême (1775-1844), est marié depuis plusieurs années à sa cousine, Madame Royale, sans postérité. Les espoirs sont donc tous tournés vers son frère, Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry (1778-1820). L'ambassadeur de France Pierre Louis Jean Casimir de Blacas (1771-1839) arrange son mariage avec Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, fille aînée de François Ier, roi des Deux-Siciles (1777-1830), et de Marie-Clémentine d'Autriche (1777-1801). Cette alliance inspire les artistes et donne lieu à plusieurs représentations. Une estampe conservée à la BNF intitulée Le Bonheur De La France Assuré. Allégorie relative au Mariage de S. A. R. M.gr Le Duc de Berry révèle les attentes liées à cette union (ill. 1). La presse suit religieusement le voyage de la princesse et les chroniqueurs de l’époque en ont rapporté avec détail le déroulé. L’épopée d’une jeune princesse Le 2 avril, la jeune fiancée quitte la Sicile pour Naples à bord de la frégate napolitaine la Sirena. Elle épouse le duc de Berry par procuration le 14 avril 1816. Le 14 mai, elle quitte Naples : à son arrivée à Marseille, elle est accueillie par une délégation française composée du Duc d’Havré, du Baron de Damas (commandant de Marseille), du préfet, du maire et d’autres représentants municipaux. Sont également présents les membres de la Maison de la Duchesse à savoir : la Duchesse de Reggio, dame d'honneur, la comtesse de La Ferronnays, dame d'atours, le Duc de Lévis, chevalier à l'honneur, le Comte de Mesnard, premier écuyer, la Vicomtesse (plus tard la Duchesse) de Gontaut et la Vicomtesse de Bouillé. Le navire, Christina, sur lequel elle voyage ne débarque pas et reste en rade de Marseille. La jeune épouse doit suivre le strict protocole mis en place par la ville traumatisée par les épidémies de peste et est placée en quarantaine au Lazaret. Durant toute la durée de son isolement, elle est divertie par des concerts, balades en mer et autres parties de pêche. Le 30 mai, elle est autorisée à se rendre à Marseille pour signer l'acte officiel de la remise à l’Hôtel de Ville. Le cérémonial exige que cette entrée se fasse par la mer. Les sources de l’époque détaillent la scène du voyage du Lazaret au port de Marseille. La Duchesse embarque à 10h au son des canons qui tonnent, à bord d’un canot de la marine royale commandé par M. de Damas, capitaine de vaisseau et secondé par M. de Villeneuve, lieutenant de vaisseau. Vingt-quatre matelots vêtus de satin blanc et d'écharpes bleu et or manœuvrent cette barque entièrement dorée. Les sources indiquent également que la princesse est assise sous un dais de velours cramoisi surmonté d'une immense couronne, tandis qu'au-dessus, l'étendard royal flotte doucement au vent. Notre dessin représente ce moment précis. L’artiste a pris soin de dépeindre fidèlement tous les éléments de la scène. Le commandant du vaisseau le Baron de Damas et son lieutenant M. de Villeneuve sont sur le canot sur lequel flotte l’étendard royal. Sur le dais de velours trône la couronne de taille considérable telle que rapportée par les sources. La princesse est escortée du Prince de San Nicandro, du Prince de Ruffo-Scilla et du Comte et de la Comtesse de La Tour, qui ont fait le voyage depuis Naples et ont été soumis à la même procédure de quarantaine. S’ajoute la Comtesse de La Ferronnays, dame d’atours envoyée de Paris, qui faisant fi du protocole est allée rejoindre la duchesse sans en aviser quiconque. À l’arrière-plan, le groupement de navires atteste de l’effervescence et de la liesse qui se sont emparés de la rade de Marseille tandis que des nuages de fumée évoquent les coups de canons tirés. Une iconographie unique Le mariage de la duchesse et du duc de Berry a grandement inspiré les artistes et a donné lieu à une multitude d’œuvres diffusées notamment par la gravure. Les trois sujets les plus représentés sont les étapes marquantes du voyage, à savoir : l’arrivée à Marseille, la première rencontre avec le roi Louis XVIII à Fontainebleau et le mariage royal à Notre-Dame de Paris. Très proche de notre dessin, les gravures représentant le débarquement de la princesse à Marseille sont peu nombreuses (ill. 2, ill. 3) en reprennent les mêmes éléments de notre composition, à savoir le canot au dais de velours et l’effervescence du port. À notre connaissance, ce dessin est le seul à représenter la jeune épouse avant son entrée à Marseille et donc en France. Il est à noter qu’un tableau par Ambroise Louis Garneray (17883-1857) présenté au Salon de 1817 dépeint quant à lui l’instant où la princesse embarque de Sicile à bord de la frégate la Sirena, avant son mariage par procuration à Naples. Œuvres en rapport - Manceau, Le Bonheur De La France Assuré. Allégorie relative au Mariage de S. A. R. M.gr Le Duc de Berry, avec S. A. R. Marie Caroline, Princesse des Deux-Siciles Dédiée aux bons Français, BNF (ill. 1). - Jean-Pierre Marie Jazet, d’après Pierre Martinet, Entrée de S.A.R. M(me). La Duchesse de Berri à Marseille, le 30 mai 1816, Paris, Musée Carnavalet (ill. 2). - Lambert (jeune), Débarquement de S. A. R. la Duchesse de Berri / Dans le Port de Marseille le 21 Mai 1816, Aquatinte coloriée, 1816, Paris, Musée Carnavalet (inv. G.43363) (ill. 3). Littérature - Marie-Caroline Duchesse de Berry, Mémoires historiques de S. A. R. Madame, duchesse de Berry, depuis sa naissance jusqu'à ce jour, Tome 1, Allardin Paris, 1837. - M.C.D, Son Altesse Royale Caroline des Deux-Siciles, ou précis historique sur la vie de cette auguste princesse, et sur son mariage avec S. A. R. Monseigneur le duc de Berry, contenant des anecdotes curieuses et intéressantes, et la relation des fêtes qui ont eu lieu pour cet auguste hymen ; suivi de poésies relatives à cet événement heureux, Tiger, Paris. - M.G, Mémoires pour servir à l'histoire de S. A. R. Mgr le duc de Berry, contenant des détails sur sa vie et sur l'horrible assassinat dont il a été la victime, Plancher, Paris, 1820. - Le mémorial bordelais, 12 juin 1816, n° 693.

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