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  • Lot n° 92 Jean Bernard DUVIVIER (Bruges, 1762-Paris, 1837) Projet de médaille, “HOMMAGE RENDU AU COURAGE / ACCUEIL FAIT PAR LA NATION FRANÇAISE AUX BRAVES POLONAIS / EN DÉCEMBRE MDCCCXXXI”. Plume et encre brune, lavis brun sur traits de crayon noir et légers rehauts de gouache blanche, signée en bas au centre “B. Duvivier invt.” ; porte le cachet de collection Victor Déséglise. Circa 1832. Dans un cadre rectangulaire en bois doré. H. 21,5 x L. 21,5 cm (à vue). Cadre : H. 42,3 x L. 39,7 cm. Exposition Frédéric Chopin, La Note bleue, Musée de la Vie romantique, 2010, sous le n° 57. Provenance - Collection Victor Déséglise (1839-1916). - Sa vente, “Vente de livres anciens et modernes, autographes, estampes anciennes et modernes, dessins provenant de la bibliothèque de M. Victor Déséglise”, 28 novembre au 1er décembre 1921, Hôtel Drouot, n° 751. - Collection privée française. Historique Jean-Bernard Duvivier (1762-1837), né à Bruges, démontre très tôt des aptitudes artistiques et suit dès 1775 l’enseignement d’Hubert et Paul de Cock, à l’Académie des Beaux-arts de Bruges. Il se rend à Paris en 1783 et y intègre l’Académie Royale des Beaux-Arts auprès de son compatriote Joseph-Benoît Suvée (1743-1807). En 1785, il remporte le 2nd prix de Rome de peinture avec un tableau, Horace tue sa sœur Camille, conservé au Musée du Mans (ill. 1). Grâce à la récompense de 300 livres à laquelle s’est ajouté un don d’encouragement de 50 livres donné par la ville de Bruges, Duvivier se rend en Italie en 1790. Il y demeure jusqu’en 1796, avant de revenir à Paris. Il reçoit alors une commande pour un tableau figurant La Mort d’Hector pleuré par sa famille. Il s’inspire de Jacques-Louis David et offre une œuvre dans le pur style néoclassique. Le tableau est extrêmement bien reçu par la critique et le public de l’époque à tel point que le gouvernement français lui accorde un logement au musée des artistes et lui commande un grand nombre de dessins pour des médailles. Le succès est tel qu’il est exposé au Salon de 1823 de Gand et gravé dans les annales du Salon de Gand et de l’École moderne des Pays-Bas. En 1811, il est choisi par la Commission de médailles de l’Institut de France pour exécuter les dessins de l’histoire numismatique de Napoléon Ier, travail comportant plusieurs volumes, et qu’il continuera pour celle de Louis XVIII et Charles X. Une allégorie du soutien à la Pologne. À la fin de l’année 1795, la Pologne cesse d’exister en tant qu’entité politique indépendante et est partagée entre l'Autriche, l'Allemagne et la Russie. Cependant, les campagnes napoléoniennes et la participation polonaise aux guerres contre la Russie et l'Autriche aboutissent à la création du duché de Varsovie en 1807. Le Congrès de Vienne met fin à l'existence de ce duché en 1815 et consolide la division durable de la Pologne entre la Russie, la Prusse et l'Autriche. L'insurrection de novembre (1830-1831), également connue sous le nom de guerre polono-russe de 1830-1831, fut une rébellion armée contre l'Empire russe au cœur de la Pologne divisée. Elle débute le 29 novembre 1830 à Varsovie lorsque de jeunes officiers polonais de l'académie militaire de l'armée du Congrès polonais se révoltent, menés par le lieutenant Piotr Wysocki. De larges pans de la population se joignent rapidement au mouvement. Malgré des succès locaux, l'armée impériale russe, supérieure en nombre, écrase finalement le soulèvement. Le Tsar Nicolas Ier promulgue alors le Statut organique en 1832, selon lequel la Pologne occupée par la Russie devient partie intégrante de l'Empire russe. En France, le soutien à la Pologne se manifeste tôt et touche l’ensemble de la population. Dès le début de l’année 1831, Casimir Delavigne, auteur en 1830 de La Parisienne, écrit en l'honneur des insurgés polonais La Varsovienne, mise en musique par Auber et chantée en public le 1er mars 1831 par Adolphe Nourrit. Le texte est traduit en polonais par Karol Sienkiewicz sous le nom “la Warszawianka”, et est chanté au Théâtre national de Varsovie, le 5 avril 1831. Plusieurs comités de soutien sont également créés, à l’instar de celui fondé par le général Lafayette et qui comptait notamment parmi ces membres Emmanuel de Las Cases, Victor Hugo ou encore David D’Angers. Ce soulèvement mobilise également les artistes qui immortalisent le courage des insurgés comme Horace Vernet dans son célèbre tableau, le Prométhée polonais (ill. 3). En témoignage de soutien, des médailles sont également réalisées, à l’instar de celle dessinée par Jean Jacques Barre “À l’héroïque Pologne” (ill. 2). C’est dans ce contexte que s’inscrit ce projet de médaille célébrant le courage de la Pologne, matérialisant le lien profond qui unit la France et la Pologne et évoquant l’accueil fait par les Français aux exilés tels Adam Mickiewicz ou encore Fryderyk Franciszek Chopin. Œuvres en rapport - Jean Bernard DUVIVIER (1762-1837), Meurtre de Camille, dit autrefois Le dernier des Horaces, 1785, huile sur toile, Le Mans, Musée de Tessé (inv. LM10.119) (ill. 1). - Horace VERNET (1789-1863), Prométhée polonais ou Allégorie de la Pologne vaincue, 1831, huile sur toile, Paris, Bibliothèque polonaise (ill. 3). - Jean-Jacques BARRE. (1793-1855), Insurrection de l'héroïque Pologne de 1830, 1831, Médaille, Paris, Musée Carnavalet (inv. ND4819) (ill. 2). Littérature - F. STAPPAERTS, Jean Duvivier, in : Biographie Nationale de Belgique, T. VI, Bruxelles, 1878. - Annales du salon de Gand et de l’école moderne des Pays-Bas, Gand, P. F. de Goesin-Verhaeghe, 1823, p. 169-170. - Catalogue de livres anciens et modernes, autographes, estampes anciennes et modernes, dessins provenant de la bibliothèque de M. Victor Déséglise, Vente, 28 novembre au 1er décembre 1921, Hôtel Drouot, Libr. Henri Leclerc, Paris, 1921. - Dictionnaire des hommes de lettres, des savants et des artistes de la Belgique présentant l’énumération de leurs principaux ouvrages, Bruxelles, Vandermaelen, 1837, p. 67.

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