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  • Lot n° 224 Féliksa Maria Józefa d’AMPLEWSKA, école franco-polonaise de la seconde moitié du XIXe siècle. Portrait de Marguerite Vrignault (1861-1933), en buste de trois-quarts à gauche, tenant un éventail (1877). Miniature ovale signée et datée « Feliksa d’Amplewska 1877 » à droite. Encadrée. H. 8,5 x L. 7,5 cm (à vue). H. 19 x L. 17 cm. Historique Feliksa d’Amplewska, née à Varsovie, se rend à Paris et intègre l’École nationale de dessins pour jeunes filles : elle y devient l’élève de Nelly Marandon de Montyel, peintre en miniature et directrice de ce même établissement. Cette copiste et miniaturiste prend la suite de Rosa Bonheur et introduit de profondes transformations au sein de l'École. Elle instaure de nombreux cours en faisant entrer de nouveaux professeurs, et met en place de nouvelles approches du dessin, d'après le modèle vivant ou de mémoire notamment. Feliksa rejoint par la suite l’atelier du peintre Louis Jacquesson de la Chevreuse, lui-même élève de l'École des Beaux-Arts de Paris, formé dans les ateliers d'Hippolyte Flandrin, Jean-Auguste-Dominique Ingres et Jean-Léon Gérôme. Cette solide formation dans la grande tradition académique permet à l’artiste d’exposer au Salon des artistes français à compter de 1877, année à laquelle elle présente le Portrait de Mlle Vrignault. Malgré son exil parisien, elle est remarquée par ses compatriotes polonais. Elle est ainsi citée à deux reprises par l’Association des anciens élèves de l’École polonaise à Paris, qui rapporte ses présentations au Salon dans leur bulletin des années 1877 et 1879. Elle fait également la fierté de Władysław Loziński (1843-1913), écrivain, historien et collectionneur, qui écrit dans son journal Gazeta Lwowska : « Six artistes polonais de différentes parties du monde ont participé cette année à l'exposition des beaux-arts de Paris, aux côtés de nombreux artistes polonais. Les œuvres de ces artistes, comme l'assure le correspondant G. WW, ne sont en rien inférieures aux œuvres françaises. Mlle Feliksa d’Amplewska de Varsovie, elle m'a offert une belle miniature : un portrait de mademoiselle Vrignault ». La critique française salue également le talent de l’artiste. Dans la Presse du 19 juin 1877, le célèbre romancier, historien et critique d’art Jules Claretie écrit « Mlle Amplewska a exposé une adorable petite miniature, le portrait de Mlle Vrignault ». En 1878, elle présente au Salon trois portraits, dont celui de la Princesse Élisabeth témoignant d’une certaine notoriété dans la société aristocratique européenne. À compter de 1880 elle devient sociétaire de l’Association des artistes français fondée par le baron Taylor. Le portrait d’une pionnière du cinéma Cette miniature datée de 1877 correspond très certainement au Portrait de Mlle Marguerite Vrignault présenté par l’artiste au Salon de la même année. Connue plus tard sous le nom de Chenu, Marguerite Vrignault, fille de Jean-François Vrignault et Françoise Duburguet, naît en 1861. Elle fait ses débuts sur les planches en duo avec sa sœur à partir de 1870. Elle est ensuite rattachée au Théâtre du Gymnase : dès 1877, année de réalisation de notre miniature, elle se distingue dans le monde du Théâtre et obtient un 2ème accessit (distinction décernée par le Conservatoire). Mais si elle joue dans de nombreuses pièces et est une habituée des scènes de théâtre, elle demeure cantonnée à de seconds rôles. Vers 1899, sa carrière stagne et c’est alors qu’elle a une idée qui révolutionne le monde du spectacle. Pourquoi ne pas filmer les plus célèbres acteurs de théâtre et enregistrer leur voix sur un rouleau que l’on pourrait faire fonctionner tandis que la bande d’images déroule ? De la sorte, le jeu d’acteur ainsi que les voix sont conservés et participent à un « théâtre éternel ». C’est ainsi, sous l’impulsion de Marguerite Vrignault, que naît le premier film sonore. Profitant de l’effervescence intellectuelle suscitée par la future exposition universelle de 1900, elle s’associe à Paul Decauville et tous deux se voient octroyer le 27 décembre 1899, par le Commissaire général de l'Exposition de la concession, d'un terrain d'une superficie de 200 m2. Grâce à ses nombreuses années de carrières dans le monde du théâtre, Marguerite parvient à réunir plusieurs acteurs célèbres parmi lesquels Sarah Bernhardt. Le 29 avril 1900, le Phono-Cinéma-Théâtre ouvre ses portes. Le programme de 35 films, dont beaucoup ont des décors peints à la main, image par image, était très ambitieux, il comprenait des chansons, des extraits d’opéra, des monologues comiques réalisés par les plus grands artistes de leur temps. Certains de ces films ont marqué la postérité tels que le duel d’Hamlet dans lequel Marguerite Vrignault dirige Sarah Bernhardt. Dans cette miniature saluée par la critique, le talent de Feliksa Amplewska s’exprime pleinement, le trait est fin et délicat. L’actrice apparaît dans une robe à crinoline, gantée et tenant un éventail, sa coiffure est sophistiquée et serre-tête et plumes viennent rehausser ses cheveux remontés sur sa nuque. La théâtralité de sa tenue semble indiquer que la peintre a choisi de la représenter en costume de scène immortalisant ainsi son statut d’artiste et d’actrice. L’expression sur son visage, lointaine et légèrement mélancolique déroute quant à elle le spectateur, appartient-elle à l’actrice ou à la femme ?

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