Obtenez gratuitement le prix de votre transport

1 lot à livrer

• Lot n° 103 Alberto GIACOMETTI (Borgonovo 1901-Stampa 1966) D'après Cézanne : Autoportrait à la casquette (recto) / D'après Cézanne : Autoportrait au béret (verso), 1952 Crayon graphite sur papier vélin (double face) 33,4 x 25,7 cm Un certificat d'authenticité du Comité Alberto Giacometti sera remis à l'acquéreur. L'œuvre sera incluse au Catalogue raisonné sous le numéro AGD (Alberto Giacometti Database) 4754. Extraits d’un entretien avec Yvon Taillandier, 1952 : « Il existe des liens entre la vision des artistes byzantins, du Tintoret, d’El Greco et de Cézanne, par exemple. Comparées à l’art classique (la Renaissance), leurs figures sont allongées. » « La vision de l’art classique ne me semble pas être une vision immédiate et affective des choses, mais plutôt une reconstruction raisonnée. Ces artistes cherchaient à comprendre ce qu’ils voyaient. Ils se comportaient davantage comme des savants que comme des peintres. Le résultat, c’est qu’ils n’avaient pas tant une vision de l’homme qu’une compréhension du corps humain. » « L’importance de Cézanne vient du fait qu’il a été le seul à rompre de manière décisive avec cette vision. Et c’est grâce à lui qu’aujourd’hui notre entière vision de la réalité a été remise en question. » « Même les cubistes sont revenus à la vision classique. Ils prétendent être les héritiers de Cézanne. Mais ils s’intéressent davantage aux méthodes de Cézanne qu’à ses objectifs. Cézanne utilisait des cubes, des cônes et des sphères pour atteindre sa vision d’une pomme. Mais, pour les cubistes, la pomme cessa d’être le but. Elle devint plutôt un moyen, ou un prétexte, leur permettant de peindre des cubes, des cônes et des sphères. » -------------------------------------------------------------------------- Au cours des années 1920-1930, Alberto Giacometti côtoie, comme de nombreux artistes, les plus grands musées et manifestations artistiques internationales tels que Le Louvre ou la Biennale de Venise. Il s’imprègne des créations des artistes classiques, il croque comme l’illustre notre dessin intitulé « D’après Michel-Ange : La Madonna Medici (recto) / D’Après Michel-Ange : La Madonna Medici (verso) ». Peu à peu, Giacometti commence à s’interroger sur la vision du monde que donnent à voir ces peintres classiques, à la manière d’autres artistes avant lui comme Paul Cézanne. En effet, les deux artistes ont dialogué de manière critique avec les œuvres du passé. De son côté, Paul Cézanne a posé les jalons d’une nouvelle conception de l’art et de la réalité à partir de la deuxième partie du XIXe siècle, telle une étude épistémologique de la peinture. « Le Louvre est le livre dans lequel nous apprenons à lire. Mais nous ne devons pas nous limiter à apprendre les belles formules de nos illustres prédécesseurs. Sortons étudier la nature dans toute sa beauté. Essayons de libérer notre esprit et de nous exprimer chacun selon son propre tempérament. » - Extrait d’une lettre de Paul Cézanne à Émile Bernard, écrite en 1905. Ce regard critique est à l’origine du processus créatif d’Alberto Giacometti à partir des années 1930, de cette capacité à questionner ce qu’il voyait, les modes de représentation, la rupture des conventions et la recherche d'une théorie nouvelle, individuelle et cohérente. Ainsi, alors que pendant sa visite de la Biennale de Venise en mai 1920, Giacometti n’avait d’intérêt que pour les peintures du Tintoret, ne mentionnant absolument pas les vingt-huit tableaux de Cézanne exposés au pavillon français, il eut un choc visuel. Ce dernier n’était pas provoqué par les œuvres exposées, mais par trois jeunes filles aperçues dans la rue. Quelques années plus tard, Giacometti analyse cet enthousiasme comme l’un de ses premiers pas vers Cézanne : « Toutes ces œuvres me paraissaient être comme des recréations des trois jeunes filles de Padoue. C’est cette même qualité qui devait me fasciner chez Cézanne, et c’est d’elle que, pour moi, vient son caractère unique parmi les peintres des derniers siècles. » Alberto Giacometti, 1952.