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1 lotto da consegnare

  • Lot n° 85 Ivan Babij (1896 Kherson -1974 Allemagne) Portrait du chef de la Zavuia de Tolga Réalisé en 1938 Huile sur toile 41 x 32,5 cm Titré, signé et daté en bas à gauche : "Chef de la Zavuia de Tolga I. Babij 1938 Biskra" Inscriptions manuscrites au dos de la toile : "Hadj Ben Ali Ben Otmane "Chef de la Zavuia de Tolga Moudérres de 1re classe et Mufti Marabout Chef des Rahmania № 4" Au début des années 1930, Ivan Babij est déjà un portraitiste reconnu à Paris et c'est lui qui reçoit la commande d'un grand portrait des 13 membres du comité d'auteurs de la Nouvelle Encyclopédie française, parmi lesquels sont les poètes Paul Valéry et Georges Duhamel, l'écrivain Jules Romain, le ministre de l'éducation Anatole de Monzie (1876 - 1947). Ce dernier a fait connaissanse avec Babij, grâce à la recommendation de Christian Rakovski, un ami de Léon Trotski, ambassadeur de l’URSS à Paris en 1925-27. De Monzie mentionne ce fait dans la préface d'un petit catalogue de l'exposition personnelle d'Ivan Babij à la galerie Zak en février 1940. Il a apprécié tout de suite le talent de l'artiste et l’a aidé à effectuer un voyage au Maghreb en 1938-1939. «Un jour, ce slave – tel Nietzsche – a eu besoin de la Méditerranée. J’ai eu la bonne fortune de pouvoir l’introduire en terre d’Afrique française » , écrivait de Monzie dans la préface. L'exposition « Maroc et Algérie par Babij de retour de l'Afrique du Nord » présentait 46 paysages et portraits. Dans la liste des œuvres exposées, sous le numéro 4 se trouve le « Grand Marabout de Tolga », et le dos de notre portrait porte également le numéro 4. Presque toutes les "œuvres africaines" de Babij ont été achetées. En 1949, le journal parisien Russkaya Mysl' (La pensée russe, n° 119) a rapporté qu'elles « sont allées en Argentine, en Belgique et en Hollande ». Comprenant l'importance d’une personne portraiturée, Babij a soigneusement inscrit son nom et ses titres. La confrérie Rahmania est un courant soufi, fondée à la fin de XVIIIe siècle au nord de l’Algérie. Au XIXe siècle, elle s'élargit à toute l'Afrique du Nord. Tolga, une des plus anciennes villes des Ziban (des oasis de piémont saharien) en Algérie, est située à 33 km de Biskra, la capitale des Ziban. La zaouïa est un édifice religieux musulman qui constitue le centre autour duquel une confrérie soufie se structure. La zaouïa El-Othmania, « zavuia de Tolga », a été établi par le cheikh Hadj Ali Ibn Othmane Ibn Omar (1814-1857), il a acquis près de 1 500 manuscrits pour la bibliothèque, dont le plus ancien, une exégèse du Coran date du Xe siècle. Jusqu’aujourd’hui, El-Othmania a la réputation d'être un grand centre spirituel et intellectuel, et on considère Tolga comme une ville des savants et des lumières. Hadj Ben Ali Ben Othmane, chef de la zaouïa de Tolga entre deux guerres, était un descendant du fondateur. Sur le portrait de Babij, il regarde vers son propre intérieur, et non vers le monde extérieur. Le portrait de ce marabout, moudérres et mufti éclairé est certainement précieux pour l'histoire du mouvement soufi et aussi comme image de religieux du XXe siècle. Vita Susak
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