Lot n° 185
Prosper d'EPINAY (1836-1914)
Le Cyclone.
Vers 1890.
Plâtre original. Quelques éclats et manques.
H. 53 cm.
Historique
Notre œuvre prépare le marbre présenté au cercle de l’Union Artistique en 1894. La première ébauche en terre cuite de ce groupe datait de 1885. Prosper d’Epinay, comme pour Hyménée ou Polyxène, s’inspire du « drapé mouillé » antique pour mieux suggérer le mouvement dans cette œuvre aux forts accents romantiques.
Provenance
Descendance de Prosper d’Epinay (1836-1914).
Lorsque Prosper d’Epinay naît à Port-Louis, l’Ile Maurice est anglaise depuis 26 ans seulement, après avoir été durant plus d’un siècle l’Ile-de-France. Sujet britannique par son lieu de naissance mais français par sa famille, Prosper d’Epinay entretient tout au long de sa carrière cette situation ambigüe en établissant son atelier tour à tour à Paris, Rome, et Londres. Cette vie itinérante lui vaudra en même temps qu’un immense succès la fermeture de certaines expositions internationales. Elle a contribué à la postérité en demi-teinte d’un artiste dont la gloire, de son vivant comme après sa mort, semble être réservée aux cercles de la grande aristocratie européenne et des fins amateurs.
L’ensemble des oeuvres proposées ici, conservées par la famille depuis la mort de l’artiste et présentées pour la première fois au public, constitue une formidable occasion de se réapproprier le travail et l’oeuvre d’un artiste aux multiples inspirations.
Contrairement à beaucoup de ses contemporains, Prosper d’Epinay ne fait pas éditer ses oeuvres à de grands nombres exemplaires. Il n’en tire au contraire que quelques exemplaires, parfois un unique par matériau. Orphelin à 20 ans, Prosper d’Epinay hérite jeune une belle fortune et s’installe à Paris en 1857. Il y fait la connaissance de Dantan et devient son élève. Rapidement d’Epinay manie l’ébauchoir et fait naître une foule de portrait-charges ; caricatures qu’il signe Nemo.
Prosper d’Epinay devient bientôt membre du Cercle légitimiste de la rue Royale. Son existence mondaine que lui autorise sa naissance et sa fortune lui vaut bientôt la célébrité et de nombreuses commandes de portraits. Celui qui marque réellement le début de sa gloire est celui de la princesse de Galles exposé à la Royal Academy en 1867.
Aux commandes commandes publiques pour des monuments à l’île Maurice et aux portraits princiers s’ajoutent les oeuvres académiques que Prosper d’Epinay destine au Salon et aux Expositions Universelles. Joueur invétéré, régulièrement ruiné, Prosper d’Epinay doit sa survie à son immense énergie créatrice, son inventivité formelle, et une inspiration sans cesse renouvelée à la source des grands courants artistiques qui l’ont précédé. Dans les mauvais moments il pourra compte sur le soutien sans faille de ses amis ; parmi lesquelles la famille d’Orléans ou le duc de Luynes qui lui commandera l’Innocence pour le château de Dampierre.
Lot expertisé par M. Jean Rideau (jeanrideau@gmail.com).